Une rencontre:
Cela faisait déjà plusieurs jours que l'on m'avait enfermé en cellule pour trouble de l'ordre sur le bar... Cet enfermement s'est rapidement transformé en pénitence, la première nuit je n'arrêtais pas de faire des cauchemars, je m'interrogeais sans cesse sur les raisons de ma venue sur cette misérable planète, j'étais en proie avec mes peurs et cela m'apaisait.
J'ai rapidement découvert par la suite le quotidien de l'univers carcéral et de ses occupants, il n'était pas rare qu'un ou deux détenus s'en prennent à moi durant mes sorties dans les douches ou la salle de sortie, cela se finissait souvent en bagarre d'où, pour mon malheur je sortais vainqueur, ce qui ne m'attirait pas la moindre sympathie, surtout des gardes qui m'enfermaient en isolement dans ma cellule après chaque bagarre, en prenant le soin d'intervenir à la fin au cas où je n'aurais pas gagné...
Je m'étais fais une raison, cette antipathie ne me dérangeait pas, bien au contraire, mais c'est alors que j'avais à nouveau été mis en isolement suite à une bagarre contre cinq détenus, qu'un homme de la Firme s'est présenté dans ma cellule, il m'attendait à mon bureau en relisant mes quelques notes sur des morceaux de papier que j'avais réussi à obtenir.
Il se présenta sous le nom de “Sainclair” agent des forces armées de la Firme, ses cheveux grisonnants laissaient deviner son âge mûr, et ses cicatrices au visage en disaient long sur son expérience militaire. Il me parla donc longuement, il semblait en savoir plus sur moi-même que n'importe qui, mais surtout que si j'étais en prison c'était purement par choix et non par fatalité, cela faisait un moment qu'il me faisait surveiller, les deux gardes du bar, n'étaient pas là par hasard, le soir de mon arrestation.
Quelque peu frustré par cet aveu, il continua en me disant qu'il pouvait m'aider à trouver des réponses aux vraies questions et non celles dictées par l'ignorance générale.
Il allait de soit que je n'avais rien d'exceptionnel, mais que ma pertinence à poser les bonnes questions devait gêner.
Ça l'avait décidé à s'occuper de mon cas, dans quel but, je l'ignorais encore, mais ma curiosité l'emporta sur ma colère et bien que je ne sache pas encore dans quoi je m'engageais, j'acceptai son offre.
Je devenais donc pupille de la Firme, il avait donné l'ordre aux gardiens de me relâcher le lendemain à proximité de mon bunker, en me rendant tous mes effets personnels, sauf ma montre qu'il tenait à conserver jusqu'à notre prochaine rencontre pour laquelle il me contacterait.
Il ne me restait plus qu'à passer une dernière nuit dans cette cellule, je ne pouvais y dormir, j'étais trop tourmenté par ce que ce Sainclair m'avait dit avant, ce qu'il était prêt à m'apporter, mais à quel prix...